dimanche 23 décembre 2012
Oscar et la dame rose, E.E. SCHMITT
Encore un petit livre issu du programme scolaire du fiston !
Comme j'ai eu de la chance de le lire ! Un livre sensible et intelligent ou un petit garçon de 10 ans va mourir dans un hopital. Il est en rébelion contre ses parents et les docteurs. Il va rencontrer une accompagnatrice medicale originale qui va avoir grace a ses yeux. Grace a elle il va VIVRE les dix derniers jours de sa vie et eprouver en accelerer un echantillon des sentiments des adultes depuis leur enfance jusqu'a leur vieillesse. Et tous les jours, sur les conseils de cette dame rose ( la couleur de sa blouse d'hopital ) il écrit à Dieu.
Tres beau ... j'avoue j'avais la larme a l'oeil ... Il est fort ce Schmitt ...
Ci apres la premiere page :
mardi 18 décembre 2012
Claude Gueux, Victor HUGO
A la faveur d'un devoir du fiston, j'ai pu lire cette plaidoirie de Victor Hugo d'une remaquable actualité.
Hugo detaille l'histoire de cette homme contraint a voler pour nourrir sa famille et qui en prison est persecuté par le directeur des ateliers. Acculé et depouillé de tout, Gueux le tue et tente de se suicider.
Ayant survécu, il est jugé et condamné à mort. Jusqu'au bout Claude Gueux est soutenu par tout ceux qui l'on cotoyé, ne cede a aucune des propositions d'évasion et assume pleinement son geste.
Là où le juge voit l'emprunte d'un esprit mauvais qui bascule dans le crime: de chomeur il devient voleur puis assassin, Hugo voit la descente aux enfers d'un homme d'honneur qui s'il eut été éduqué n'aurait pas été contraint à de telles extremités.
Un excellent livre humaniste qui illustre bien le "ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons" à l'heure où aujourd'hui on batis toujours plus de prison et où l'etat demissionne de sa misssion d'eduction avec des budjets chaque année dévalués.
La patte d'Hugo au service de son credo que je partage ...
vendredi 14 décembre 2012
Panorama de l'enfer, HIDESHI Hino
Un artiste peintre un peu etrange, il peint avec son sang, nous presente son atelier macabre , sa famille décalée , son histoire maudite et son grand projet ! Le tout est evidement un panorama de l'enfer . Depuis le lieu de son habitation a coté d'une guillotine, d'un crematoire et d'un cimetierre en passant par la description de sa famille c'est vraiment tres sombre.
Les dessins sont soignés a la difference de pas mal de production de manga actuel dessinés a la chaine. Et l'ambiance est là. J'ai pas tres bien compris le dechainement de la fin mais j'ai apprecié la chute originale !
Un manga bien sympatique ... un peu gore :)
Serpent rouge, HIDESHI Hino
C'est l'histoire d'un enfant, a priori normal, qui vie un cauchemard permanent avec une famille pour le moins pitoresque ...
Une grand mere qui se prend pour une poule, un grand pere plein de pustule purulente, un pere qui s'occupe d'un poulailler d'une facon extreme, une mere etrange et une soeur obsedée par le sang ...
C'est dessiné a l'ancienne bien que la parution ne soit pas si vieille. Visuellement c'est tresw plaisant même dans certaines planche un peu gore.
Quant à l'histoire se termine un peu en queue de poisson mais comme souvent c'est le voyage vers la chute qui est interressant.
Un petit manga sympa pour passer le temps !
Une grand mere qui se prend pour une poule, un grand pere plein de pustule purulente, un pere qui s'occupe d'un poulailler d'une facon extreme, une mere etrange et une soeur obsedée par le sang ...
C'est dessiné a l'ancienne bien que la parution ne soit pas si vieille. Visuellement c'est tresw plaisant même dans certaines planche un peu gore.
Quant à l'histoire se termine un peu en queue de poisson mais comme souvent c'est le voyage vers la chute qui est interressant.
Un petit manga sympa pour passer le temps !
Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, E.E. SCHMITT
Encore une fois au fil des fiches de lecture du fiston je decouvre des
perles qui aurait du deja faire parti de mes experiences ...
Enfin il n'est jamais trop tard dit-on !
Un livre au langage simple, c'est un enfant qui parle, et truculent. C'est rempli d'une sagesse universelle et de reflexions pertinentes.
Une tres belle histoire, touchante.
Un livre excellent qui se lit tres vite et que je n'ai pas laché.
Enfin il n'est jamais trop tard dit-on !
Un livre au langage simple, c'est un enfant qui parle, et truculent. C'est rempli d'une sagesse universelle et de reflexions pertinentes.
Une tres belle histoire, touchante.
Un livre excellent qui se lit tres vite et que je n'ai pas laché.
Nouvelles Orientales, Marguerite YOURCENAR
Chose promise chose faite, Le retour de Marguerite Yourcenar dans ma reading list apres les memoires d'Hadrien que j'avais vivement apprecié !
Il s'agit de contes japonais, chinois, indiens ou des Balkans et j'ai retrouvé avec bonheur l'écriture de l'auteur mais pas la profondeur des memoires d'Hadrien tant au niveau des details historiques que de la pensée du vieil empreur.
Au demeurant les contes sont rafraichissant, j'ai d'ailleurs particulierement apprecié celui tiré du Genji monogatari et le sourire de Marko.
Ici pas d'extrait mais la 4eme de couverture :)
La mort d'Ivan Ilich et 2 autres nouvelles, TOLSTOY
Pas de superlatif a la hauteur ... J'ai dévoré les 3 nouvelles !
Il ne faut pas avoir peur de Tolstoi, le fait que ce soit un classique impresionne forcement mais il se lit tres bien, c'est un delice !
La premiere nouvelle fait l'effet d'une fable ou se mele les classes sociales dont le point commun sera la mort, la meme pour tous.
La seconde c'est la mort d'Ivan Ilitch: quel recit ! Les differents regards sur ce décès, la description sociale, la descente aux enfers d'Ivan sont fabuleuses.
La derniere se passe dans les steppes glacées et presente un riche marchand et sa suite. Un regal et une description des elements, de l'hivers et du froid tres vivante. On a froid pour les personnages et l'ambiance est inquietante a souhait.
Pas de doute l'auteur est un maitre.
Il faut que je rajoute un autre Tolstoi a ma reading list !
vendredi 7 décembre 2012
Atelier du 29 novembre 2012
Il s'agissait d'ecrire un tropisme a la façon de Claude Sarraute ... pour moi c'est raté, pas de tropisme en vue, mais voici quand même le texte du jour ...
Henri a 53 ans, son visage terne est surmonté d’un casque de laque et de cheveux poivre et sel, avec sur le nez de petites lunettes à monture d’argent.
Henri est grand et il porte invariablement des costumes gris. Un gris poussiere, un gris usé par les habitudes; un gris taupe, un gris morose comme les tunnels du métros parisien; un gris gris, amulette contre les imprévus et les passions, enterrés dans les tunnels de son passé; un gris métal, froid comme les drap de son lit étroit. Etroit comme sa vie sur au fil de la mécanique bien huilé de cette routine citadine qu’il admire tellement : les trains ont une heure de passage définie, les feux sont régulièrement vert puis rouge , les boutiques ont des heures d’ouverture précises, les reverberes s’allument quand le soleil se couche, tout est calculé et s’agence de façon prévisible en une chaîne qui le maintient en sécurité, en haute sécurité !
D’ailleurs il répète à l’envie, et à qui veut l’entendre, que l’exactitude est la politesse des rois et la vertu le fruit des habitudes. Un joyeux mélange d’Aristote et de Louis XVIII dont les vies furent loin d’être paisibles mais qui forment à eux deux une caution en béton !
Toujours est-il qu’Henri est employé par France Télécom au poste de directeur de l’innovation lucrative et départements attenants hors recherche et développement, le prestigieux service IL&DA/HR&D. Depuis des lustres il hante les couloirs de la société de sa démarche raide dans ses pantalons amples, qui laissent imaginer de longues pattes maigres de héron grisâtre.
A 10 heure 00, très précise et cela tous les lundis travaillés, Henri pénêtre dans la salle de réunion Thomas Edison pour discuter des plannings et objectifs de la semaine avec les autres directeurs et chefs de projets des départements techniques. Le pas pesant, le port altier, il contourne, chargé de son antique classeur brun, la large table de bois clair vers le fauteuil de cuir sombre qui l’avait accueilli 15 ans plus tôt.
A l‘époque il était assistant du directeur de ce même service et c’était la seule place disponible autour de la table. Depuis les têtes avaient changés mais pas sa place qui même si elle avait pu être occupée par quelque novice du rituel, lui était revenu devant sa muette insistance.
Alors, sans même loucher vers le panier de croissants et le café disposé devant lui, il s’assied sur le confortable coussin de cuir maintenant affaissé en son centre. Il a fait son trou Henri, un sacré trou dans ce fauteuil, tout comme dans son petit lit avec le matelas qui s’affaisse en son centre. Le soir, dans le silence et le calme de son appartement, quand Henri se glisse entre les draps froids et qu’il tombe directement dans ce trou, cette tranchée, ce fossé comme le lit d’une rivière, celui de ses habitudes, de ses manies. Une douve difficile à franchir... mais pourquoi la franchir ? Pourquoi s’affranchir ? Il est protégé, lové, bien au fond, bien caché. Et même si parfois il étouffe un peu c’est douillet. Henri aime bien ce petit lit érodé où coule sa vie : c’est tranquille comme le sera cette énième réunion qui débute ce matin.
Le meeting se déroule comme dans un rêve éveillé. Les acteurs gesticules, récitent leur texte, ils sont même plutôt crédibles mais ce ne sont que des ombres sans pouvoir sur la vie d’Henri, un rêve dont il ne se souviendra pas demain. Il est présent, sans l’être, il acquiesce, donne le change, les ombres s’en satisfont. Henri est ailleurs. Il est encore chez lui, bloqué devant son calendrier. Il n’avait pas vu venir le 9 février, la date où sa mère fut assassinée par un cancer du colon après une lutte pied à pied avec la douleur, la détresse et la mort. A trois contre une, elle n’avait eu aucune chance.
Depuis il est seul. Jamais elle ne l’avait quitté auparavant, pas même dans son lit où ils campaient tous les deux autour de la faille au centre du sommier. Dès le départ de son père avec un jeune femme, elle avait été le pont qui passait le torrent du quotidien, le trait d’union vers le monde. Ils se racontaient des histoires, il se réchauffaient tendrement, elle passait sa main dans les broussailles de ses cheveux, y mettait de l’ordre tout en l’écoutant comme on écoute le vent qui joue dans les feuillages. Quand le pont s’est effondré, Henri est tombé de haut, il s’est fait mal et a roulé jusqu’au au lit de la rivière, une rivière alors asséchée, stérile. Il s’y cache encore, incapable de remonter la pente, d’atteindre la berge, c’est sûrement trop douloureux. De toutes façons sa mère lui disait bien : si tu es perdu un jour, ne bouge pas , je viendrai te chercher … alors il attend. Ici spectateur de la réunion du lundi matin, il attends. La vie s’écoule de nouveau, et lui enchaîné à ses habitudes, elle ne risque pas de l’emporter. Au bureau il l’attends, dans le train il l’attends, à la maison il l’attends … un peu assoupi il attends tout le temps mais ce 9 février c’est le caillou qui l’empêche de dormir, qui le gêne, qui réveille la douleur.
Mais il suffit d’attendre encore un peu, ça passera aussi ...
vendredi 30 novembre 2012
Atelier du 22 novembre 2012
Tu t’appelais Laurent Dutais. Tu avais la bonne quarantaine, pas trop grand, pas trop petit, pas trop moche, pas trop beau : tu étais Le quadra passe partout.
Tu travaillais à la poste comme facteur auxiliaire, car ils n’embauchaient plus de fonctionnaire. Tu avais un petit salaire, de petites vacances, une petite voiture, un petit appartement et une très grosse épouse.
Elle se nommait Claire, Claire Dutais née Franchon, quarante ans tout rond !
Elle n’avait pas pu avoir d’enfant, elle était au chômage et passablement dépressive.
Tu avais des amis qui venaient jouer aux cartes à la maison et assister invariablement à ta mise au pilori par Claire. Soit tu étais trop lent à lui répondre, soit tu avais oublié d’acheter le vin au Monoprix ou encore tu avais trop fait trop cuire les nouilles …. Et toi, tu souriais bêtement, tu essayais d’être conciliant. Tu aurais voulu te faire tout petit pendant que tes collègues te regardaient avec pitié.
Une fois qu’ils étaient partis, tu faisais le ménage et tu allais te coucher auprès de ta Claire, reconnaissant d’avoir pu les recevoir. Puis, comme toujours, elle allait refuser tes avances.
Le matin du 24 décembre tu préparais le réveillon quand ton bureau avait appelé. Le titulaire d’une tournée était absent et tu devais interrompre ton congé pour le remplacer.
Evidemment tu fus au travail dans l’heure et pendant que ton chef discutait avec la petite stagiaire tu suais sang et eau à ouvrir les lourds sacs de courriers, seul.
Tu ne connaissais pas la tournée et tu perdais énormément de temps à trier les cartes de voeux, les lettres, les recommandés, les publicités et les journaux en fonction de l’itinéraire que tu imaginais pouvoir suivre.
Les heures passaient mais tu n’y arrivais pas, tu t’enlisais… et ton chef, du haut de sa bienveillance qui te rappelait qu’aujourd’hui le bureau fermerait à 16h ! Il promis pourtant de venir t’aider après sa pause.
Au fil de tes erreurs et de tes hésitations dans ton travail, le découragement te gagna, tu te sentais acculé, piégé par ta bonne volonté, victime de toi-même. L’opprobre allais s’abattre sur toi si tu échouais ... et ton chef qui ne venait pas.
Panique et désespoir silencieux.
Il était midi passé, tu étais seul dans la salle de trie à couper le courrier par quartier, personne ne t’avait secouru. La sueur au front tu entendais sans cesse les rires et les éclats de voix provenant de la salle de pause, comme autant d’accusations et d’humiliations.
Alors qu’ils se décidaient à partir pour manger au self, qu’ils t’abandonnaient, tu ressenti la colère monter et enfler comme une vague qui finalement allait emporter toutes les digues de tes interdits et de tes peurs.
D’un pas décidé tu marchas sur la caféteria et tu te postas devant le chef qui tentait une sortie. La larme à l’oeil tu lui expliquas que tu n’y arrivais pas, que tu avais besoin d’aide. Mais il riait, il riait de toi. “Je viendrai t’aider après la pause” répéta-t-il.
Et toi tu tremblais, tes yeux étaient humides, une boule de rage et de détresse dans la gorge étouffaient ta voix presque pleurnicharde :
“J’en ai marre ! je m’en vais ! J’ai été gentil, je suis venu pendant mes vacances mais vous, vous n’avez pas tenu votre promesse, vous ne m’avez pas aidé ! Je démissionne ! Je rentre chez moi ! Débrouillez vous pour la tournée ! Je m’ barre ! Au revoir !”
Le chef, loin d’essayer de te comprendre, voulait briller devant la jeune stagiaire et il t’ordonna de retourner au travail en te menaçant de sanctions ... mais tu lui avais ri au nez et claqué la porte, fort d’une nouvelle assurance que ton audace venait de libérer.
Dehors, dégrisé par l’air frais de l’hivers, tu avais pris toute la mesure de ton comportement.
Que faire maintenant ? Comment allait réagir Claire ?
La tension retombait et tu étais perdu, épuisé, à bout de nerf... Tu monta dans ta petite voiture et tu alla voir tes parents dans leur pavillon de banlieue.
Ils t’accueillirent à bras ouverts; tu ne venais pas souvent, avec ta femme c’était difficile. Après les paroles d’usages tu leur avais avoué ce que tu venais de commettre. Ils furent catastrophés, ce ne pouvait être qu’un coup de déprime ou bien le surmenage. Ils te proposèrent d’appeler leur médecin de famille qui te ferait une lettre pour ton chef et te donnerait un arrêt maladie afin que tu te remettes. Ils allaient tout arranger, il fallait que tu te reposes.
Pour les rassurer tu avais accepté leur aide et tu acceptais aussi de repasser les voir après les fêtes pour rencontrer le bon docteur.
Pourtant cette situation ne te convenait pas. Quelque chose s’était réveillé. Tu n’avais pas parcouru tout ce chemin pour faire demi-tour maintenant … mais les habitudes avaient été tenaces et tu avais cédé encore une fois.
De retour chez toi en fin d’après midi, tu avais trouvé Claire couché dans le lit devant la télé. Les couvertures froissées étaient parsemés des reliefs de plusieurs repas. Elle ne tourna même pas la tête a ton arrivée, toute absorbée par un jeux TV où des concurrents tentaient leur chance à la roue de la fortune.
Tu rassemblas ton courage et tu la dérangeas pour lui raconter ta journée, lui expliquer ce qui t’était arrivé et prendre une décision ensemble sur la conduite à tenir.
Mais elle ne t’avait pas compris, elle fustigea ton inconscience, incrimina ta faiblesse de caractère : tu n’étais pas un homme, tu avais charge d’âme et tu te laissais aller à la paresse. Elle continuait de déverser son torrent de paroles blessantes mais tu ne l’écoutais plus, égaré dans une tristesse et une solitude écrasantes.
Mécaniquement, courbé sous la pluie d’invectives, tu lui avais préparé son repas de Noel et apporté le plateau dans le lit où elle était restée à regarder son émission.
Au menu il y avait une escalope de dinde bio, Picard , 2 minutes au micro-onde, avec une purée de marron Picard aussi, 3 minutes au micro-onde, le tout était accompagné d’un verre de mousseux d’un cru inconnu.
Elle s’était assise sur le lit, avait calé son dos avec un oreiller et tu avais déposé le plateau délicatement sur ses grosses cuisses molles.
Elle t’avait toisé de tout son mépris et tu lui trancha la gorge calmement.
Tu l’avais soutenu un peu, le temps de quelques spasmes, puis tranquillement tu avais décollé sa tête au couteau.
Tu étais couvert du sang chaud de Claire, les rires enregistrés de la télévision envahissaient le 2 pièces cuisines et tu étais calme, très calme.
Puis tu avais pris quelques affaires dans un sac de sport et tu étais sorti.
Dehors il faisait nuit et des flocons de neige tourbillonnaient doucement dans les halos blafards de la cité dortoir. Aux fenêtres éclairés des tours , tu devinais les familles joyeuses, dans les lueurs multicolores des guirlandes électriques célébrant la nativité.
Toi aussi ce soir tu étais né.
mercredi 28 novembre 2012
La guerre d'Alan, Emmanuel GUIBERT
Un roman graphique sur la vie d'Alan Cope et sa guerre.
Le roman débute avec Pearl Harbor et se termine au début des années 2000. C'est la vie d'Alan boulversé par la guerre et toutes ces implications.
C'est un récit honnete et humble. Pas de combat sanglant et homerique, mais une odyssée a travers l'Europe. Beaucoup de rencontre et de retrouvaille. Un homme étonnant cet Alan.
Une vie riche et ordinaire, faite de bons moments et d'erreurs. Un recit sensible servit par un dessin qui n'est pas envahissant ou tape a l'oeil, peut-etre meme pas assez.
Une belle vie a mon gout avec des amities durable. Pas de violence, pas de sexe, tres pudique.
A la fin Alan est vieux, il fait le bilan, il change.
C'est tres simple, pas d'artifice, et tres beau.
Quelques planches dans le desordre ...
DMZ, Brian WOOD & Riccardo BURCHIELLI
Ca m'a pris un peu de temps et d'argent aussi pour prendre cette serie depuis le debut, a ce jour 11 fascicules.
C'est au coeur d'une amerique en proie a une nouvelle guerre civile que se deroule l'histoire a NewYork, devenue une zone tampon, une zone demilitarisée (DMZ)
Il y a les 2 grande faction qui ferment de part et d'autre le grande pomme :les états libres et les états unis. Au centre Matty Roth, qui se retrouve a la faveur d'un reportage abandonné au coeur de la cité.
Au fur et a mesure il va decouvrir plusieurs figures de la ville en ruine : Zee l'infirmiere, Kelly la reporter, Decade Later le grapher, Willson le mafieu, Soames l'activiste écolo, etc .. Au fil des épisodes l'auteur parle des états unis et des guerres qu'ils ménent. Il aborde les societé privé comme black water , les soldats mal preparés , les bavures, le terrorisme, les bombes sales, les traumatismes des civils, les exactions des bandes armées , les interets privé, la pauvreté, le role de l'ONU, etc ... Bref des questions et des cicatrices de guerre des USA, cette nation qui est toujours en guerre au Vietnam, en Afganistan, en Iran, ... vie ce qu'elle avait l'habitude d'exporter.
Au dela d'une transposition des crimes et situations de guerre le scenario évolue et est agréable sans être transcendant ou particulierement aletant. Le dessin est tres a mon gout et plusieurs épisodes ont un style graphique completement different grace a des guest.
Sympa a lire, les personnages sont attachants, c'est 'un peu' violent, pas sexe.
J'achetrai le prochain volume !
Quelques planches au hasard ....
vendredi 23 novembre 2012
Atelier du 15 novembre 2012
Il s'agissait d'ecrire un soliloque a la façon d'un extrait de ‘la chute’ d’Albert CAMUS …
La soirée est longue, interminable, assis sur le Chesterfield brun, face à l’imposant portrait de mon non moins imposant paternel, l’homme aux yeux de faucon.
Sur fond de silence tout neuf, avec une acuité qui m’etonne, je perçois le bourdonement du radiateur à bain d’huile au salon, le craquement de mes articulations et le frottement de mes chaussons sur les tapis.
Les marches de l’escalier qui mennent à ma chambre sont un cap difficile à passer...
Ne pas fixer le sommet, cela fait dangereusement tanguer les murs, non ! Je dois me concentrer sur mes pantoufles. Voila. Une par une les filles, on escalade ces vilaines marches. Allez ! Allez ! Al-lez …. Bien on y arrive … Bravo les filles, on y est !
J’y serai jamais arrivé sans vous, mes bonnes pantoufles !
Parvenu à ma chambre, le souffle court, je fais tomber le plaid écossais qui couvrait mes épaules et me voila dans mon vieux pyjama kaki et moutarde, pur pilou !
Je m’appuie sur le lit, peut-être un peu trop fermement, quand mon regard croise celui de mon père. Il est assis sur la bergere pres de la fenetre, severe, les jambes croisées, le regard dur.
Que fait-il ici ? C’est impossible !
Je fais comme si je ne le voyais pas. Je m’assieds sur le bord du lit qui balance comme un hamac.
Tout doux le lit, tout doux. Regarde tes pieds, les pantoufles, elles sont de ton coté.
Et maintenant c’est la piece qui tourne lentement tout autour de moi .. lentement mais surement. J’en profite pour jetter une oeillade vers la fenêtre : il est toujours là ! Il n’a pas bougé.
C’est pas possible, je dois rêver, il est mort il y a presque 5 ans.
Il faut que je me réveille, que je me fasse mal. Mais pour me pincer il faudrait que je lache une mains, trop dangereux ! Face à lui je ne peu pas prendre le risque. Je vais plutot essayer de me lever pour me servir un verre, ça va m’eclaircir les idées. Je maitrise.
Je me releve, l’air de rien. Je pense qu’il n’a pas noté la difficulté que j’ai a le faire.
Et avec l’aide de mes fideles pantoufles, je glisse jusqu’au gueridon, prés de lui.
Je me verse un verre de ce délicieux Glenfidish, single malt, 25 ans d’age, qui trone là.
Allons mes mains, arrêtez de trembler.
Couvrant le son familier de la cascade d’alcool qui coule, j’entends mon souffle, nasal, rapide et fort.
Allez,vas-y jette un oeil sur lui : ose !
Il me fixe toujours sous ses gros sourcils broussailleux.
Pour la convenance il faudrait que je le serve lui aussi …
Je m’eclaicis la voix … Heum heum …
Papa tu prendra bien un petit whisky ?
J’ai l’impression d’avoir de la vase dans la bouche. Peut-être qu’il ne m’a pas compris....
Papa, un verre ?
Qui ne dit mot consent : je te sers... u pire je le boirai a ta place !
... encore ... encore … encore ?
Ah, ça a debordé un peu.
Non, non, ne bouges pas, je vais nettoyer … oui évidement tu n’allais pas bouger.
Qu’est ce qui t’amenne ?
Non, forcement tu n’es pas obligé de me répondre ....
Sinon moi ca va, comme tu vois.
Il fait chaud, non ? moi j’ai chaud. Oui c’est vrai je dois etre malade, je suis toujours malade comme maman.
Pour combler son silence, je leve mon verre.
Elle aussi va bien, enfin elle va mieux. Ca à été dur pour elle, tu sais ?
Je ne la vois pas souvent, il faut dire que c’est tout une expedition d’aller jusqu’a sa maison de repos. Tu es allé la voir ?
Non, évidement … pourquoi je pose la question ?
Allez encore une gorgée de wiskhy !
Ah ça n’a pas été facile à ta … disparition.
D’ailleurs je voulais te dire que je suis désolé, je nai pas pu entrer au funerarium.
Oui, c’est vrai je n’y suis pas allé...
Et puis je voulais aussi te dire autre chose. Voila : j’ai toujours eu peur de toi.
Toi, tu m’ignorais le plus souvent ou bien tu te moquais de moi quand tu étais à la maison … Et moi je cherchais a attirer ton attention, a te plaire. Oui, tu vois maintenant ca me fait sourire.
Eh bien le jour ou j’ai appris ta mort j’ai été danser toute la nuit ! J’en avais besoin. C’est drole non ?
Allez, je leve mon verre à ta santé papa … enfin …. tu me comprends … Non biensur tu ne comprends pas, tu n’a même jamais essayé.
Ah et puis entre nous, quelle mort fabuleuse papa ! Tu es vraiment sorti en beauté !
Si, j’insiste ! Te faire tailler une pipe par ta maitresse dans ta voiture stationnée au bord de la route … et se faire emplafonner par une camionnette, bravo ! Elle est morte etouffée par ton penis tranché dans sa gorge et toi d’une hemoragie coincé dans la voiture … si si Bra-vo !
Six mois d’hopital psy pour maman qui dans l’histoire a quand même aussi perdue sa soeur.
Tu permets, je me ressers un verre.
Ah, j’en ai encore mis a coté. J’ai quatre pieds gauches comme tu disais.
Un petit coup de manche de pyjama et hop, c’est propre !
Tu ne dis rien ?
C’est amusant, je crois qu’on vient d’avoir la plus longue conversation depuis ma naissance !
Bon c’est pas le tout mais demain je travaille et je suis fatigué : je vais me coucher. Tu peux rester si tu veux, on continuera à discuter demain.
Bonne nuit papa. Tu m’as manqué.
mercredi 14 novembre 2012
Le son de ma voix, Ron BUTLIN
Encore un tres bon livre !
Le thème c'est l'alcoolisme. C'est incroyablement bien traité, le livre est a la 2eme personne du singulier, c'est la voix de Morris qui parle. Elle permet de vivre dans la peau de ce cadre de l'Angleterre de Thatcher qui possede une vie rêvée avec un bon boulot, un jolie pavillon, une femme aimante et des enfants. Pourtant il est deja loin sur la route de l'alcoolique.
C'est incroyablement bien senti. On voit par les yeux de Morris et on décole de la réalité. Il ne comprend pas toujours ce qui l'entoure, il est ivre tous les soirs ou presque et le monde change au fur et a masure des verres d'alcool.
C'est tellement bien vu que je me suis mis a penser que l'auteur devait bien connaitre le sujet ...
Un beau livre, sombre , douloureux comme lors des scenes ou il est soul devant les enfants ... C'est l'auto destruction du personnage principal qui pourtant a toute la sympathie du lecteur. Difficile a lire quand on est de bonne humeur et pourtant impossible de lacher l'histoire .
Un livre interessant .
Les premiere phrases ...
Le thème c'est l'alcoolisme. C'est incroyablement bien traité, le livre est a la 2eme personne du singulier, c'est la voix de Morris qui parle. Elle permet de vivre dans la peau de ce cadre de l'Angleterre de Thatcher qui possede une vie rêvée avec un bon boulot, un jolie pavillon, une femme aimante et des enfants. Pourtant il est deja loin sur la route de l'alcoolique.
C'est incroyablement bien senti. On voit par les yeux de Morris et on décole de la réalité. Il ne comprend pas toujours ce qui l'entoure, il est ivre tous les soirs ou presque et le monde change au fur et a masure des verres d'alcool.
C'est tellement bien vu que je me suis mis a penser que l'auteur devait bien connaitre le sujet ...
Un beau livre, sombre , douloureux comme lors des scenes ou il est soul devant les enfants ... C'est l'auto destruction du personnage principal qui pourtant a toute la sympathie du lecteur. Difficile a lire quand on est de bonne humeur et pourtant impossible de lacher l'histoire .
Un livre interessant .
Les premiere phrases ...
lundi 12 novembre 2012
Atelier du 1er novembre 2012
Avec un retard raisonable voici le texte produit pour cette session. Il s'agissait d'ecrire a la façon de Guy Foissy quand il donne au maccabé des oreilles pour écouter ce qui se dit a son enterrement ...
Bon, je sais, pour l'illustration je me suis fait plaisir :)
Amazing Grace s’acheve et je m’éveille lentement.
Le cercueil qui balançait de droite et de gauche vient d’être posé sans ménagement.
Je comprends que je suis a une cérémonie funèraire, la mienne.
Impossible de bouger englué dans mes ténèbres, impossible de crier non plus.
Calme, je me concentre sur les sons du dehors et je me rends compte que je ne respire pas. C’est inquietant mais c’est bon signe pour un mort …. un mort … eh oui je suis mort. Enfin mieux vaut que ce soit déjà fait :ça m’aurait ennuyé de mourir ici a mon enterrement asphyxié dans mon cercueil devant tout le monde.
Mais d’ailleurs, Comment est-ce possible ? Pourquoi ne suis-je pas au bout d’un sombre tunnel entouré de mes ancêtres baignant dans la lumière, ou bien en presence de quelque ange rayonnant … au pire de quelques démons fourchus! Mais non, rien.
Je tends l’oreille, c’est tout ce qu’il me reste. Ca chuchote, ca traine des semelles, ça se racle la gorge et ça renifle. Qui peut donc être venu ?
J’entends pas grand chose mais allez-y, que diable, mettez-y du coeur ! Pleurez !
Tout est calme, sauf un ronronnement sourd, lointain... Est ce que ma scélerate de femme me fait incinerer ? J’aurai du lui en parler … en même temps mourir à 34 ans je ne m’y attendais pas vraiment. Bon assumons que c’est la clim, je prefere un plein pied au Pere Lachaise, plutot qu’être un SDF du jardin du souvenir.
“Si la famille veut bien s’avancer et faire un dernier hommage au défunt” Résonne une voix forte, pas doute je suis à l’église. La derniere fois que j’y suis allé c’était pour me marier. On devrait jamais rentrer dans une église, c’est toujours pour y faire une connerie que l’on regrette apres coup.
“- Oh mon Henri ! mon chéri !” C’est elle, la bougresse, ma femme. Elle sanglote. Je ne la regretterai pas celle la . Mon pére avait raison. Ah elle peux même mourir celle-la que je porterai pas le deuil … enfin non, elle serait encore capable de me pourrir la vie dans la mort: Reste en vie ma chérie ! Ne viens surtout pas me rejoindre !
Déja d’autres personnes s’avancent... deux peut-être. Je reconnais le pas trainant de ma mère. Elle va encore se vanter à toutes ses copines qu’elle est la plus malheureuse, qu’elle a perdu son fils, tous les sacrifices qu’elle a fait ...etc ...etc ... Elle en rate pas une pour jouer la victime !
“ Repose en paix mon fils... Pourquoi ? Pourquoi mon fils ? … Jusqu’au bout il m’aura fait du soucis.” Et là dessus elle s’en retourne en se lamentant certainement soutenu par son dernier mari.
“- Henri tu es parti. Bonne route fils.” Mon père, routier de son metier, toujours tres observateur. Un optimiste. Il croit que je vais où ? Que je pars en vacances ? Ah mon père ! Bonne route à toi aussi.
Puis c’est le pas rapide et sec de ma soeur, perchée sur ses talons. Elle se racle la gorge, déglutie, elle semble genée.
“ Henri, je suis désolée, je me sens coupable. C’était notre idée à maman et moi de te faire ce cadeau... Mortel ! tu avais dit en prenant le coffret. Ah si j’avais su... Au moins tu n’as pas souffert, c’est le principal” Elle renifle un grand coup et s’eloigne lentemment, ses talons claquants au sol comme les sabots d’une jument.
Je n’ai pas le temps de reflechir que je perçois le pas lourd de Yannick, mon meilleur ami. Je le connais depuis le lycée, on a fait les 400 coups ensemble.
“ Repose en paix. La vie ne dure qu’un instant mais l’amitié est éternelle . Adieu l’Artiste… Repose en Paix… “ Bien, 4 phrases, il a du y passer la nuit. Et puis ‘adieu l’artiste’, il me prend pour un clown peut-etre ? Un clown ! Mais quelle mort de merde.
Enfin un petit groupe s’avance.
“Henri de la part de tous les collegues.” C’est Bethier, je le reconnais, le chef du CE. Il pose un truc lourd sur le cercueil. Pas la peine d’être medium, c’est du ‘made in china’. Ca a pas du leur couter cher, en tous cas moins cher que les verres qu’ils iront se payer apres la cérémonie.
“ Tu vas nous manquer, l’ami” C’est Debiez le comptable. Mais quelle bande de faux cul ! J’y crois pas ! Toujours a me vanner sur mes cheveux roux et ma petite taille. Et puis ca doit bien les arranger avec le plan social : ca fait un départ volontaire de plus !
Et Berthier qui répond “ Tu sais Debiez, c’est la vie : la mort ca peut arriver a n’importe qui.”
Mais pourquoi je dois me taper toutes ces conneries en guise d’oraison funèbre ?
“Toc TOC toc !
- Eheu ...qui est là ?
- Excusez moi, je suis en retard. J’ai eu une urgence avant de venir, un car scolaire en feu. Ca m’a pris un temps fou ! Allez sortez de la boite !
- Ah je peux ?”
Je m’assieds alors et j’ai la vision floue de silhouettes en rond tout autour, et d’un prêtre qui pontifie pres de moi : ca parle de dernier voyage et de poussiere.
On est dans une chapelle, à ma droite se tient un gars, brun, mal rasé, en impairméable gris avec a la main un formulaire.
“- Bon alors suicide, hein ? Remarquez avec des proches comme ça je comprends.
- non non ,c’était pas un suicide. C’etait un accident.
- Pardonnez moi, mais un type qui saute volontairement du haut d’un pont, pour moi c’est un suicide !
- Oui mais j’avais un élastique ! C’est un sport vous savez ?
- Desolé mais vous auriez eu l’elastique vous ne seriez pas ici: c’est un suicide ! Quoique la thèse de l’accident expliquerait vos derniers mots particulierement bien sentis : ‘ Et meeerde !’ Enfin c’est pas mon probleme, voici votre citation à comparaitre.”
Je dois avoir l’air d’un ahurie car il enchaine “ vous savez, le jugement des âmes ? Vous étes bien catholique romain, nan ?
- Oui , enfin pas très pratiquant.
- C’est pas important. Allez, on se dépèche , j’ai un alzheimer après vous et si je tarde, je vais jamais le retrouver !
Le prêtre termine son sermon monotone : “ ...Et vous, chrétiens, frere, ami, l’homme que vous regrettez a changé son existence fragile et mortelle pour l’imortalité bienheureuse. Quel espoir d’être un jour à nouveau réuni avec lui dans ces nouveaux cieux et cette nouvelle terre ! Que cela tarisse vos larmes et ranime votre courage. Allez en paix, tous les prix de la vertu vous attendent.”
Fort a propos ma femme se mouche bruyament et je quitte ce monde.
Inscription à :
Articles (Atom)