jeudi 9 août 2012

La douleur, Marguerite DURAS








Avec 'la douleur' on reste dans le thème de la seconde guerre mondiale du point de vue de l'après guerre à Paris.

Marguerite Duras à travers plusieurs nouvelles aborde le retour des déportés, la joyeuse anarchie apres le départ de l'occupant, la chasse aux nazi et aux collabos ainsi que quelques textes née de son imagination qui se ratachent aussi a l'apres guerre. Ayant certainement le front trop bas, je n'ai pas pu apprecier ces derniers textes. En revanche j'ai particulierement aimé le premier texte sur l'attente, la souffrance et le combat contre la mort. Ainsi que celui sur l'interrogatoire d'un 'donneur' ou les résistants sont police, juge et bourreau de ceux qui furent denoncé comme collabo. On imagine aisement  le nombre d'injustices et de reglements de compte gratuit !

Les récits sont très prenant, on y explore autant les sentiments que l'histoire. Seul m'ont géné quelques passages où l'auteur intellectualise les situations, leurs faisant perdre leur force brut pour devenir spéculatif.
 
Citations :

"Quand je meurs, je ne le rejoins pas, je cesse de l'attendre."

"On ne parle pas encore des juifs à Paris. Leurs nouveau-nés ont été confié au corps des FEMMES PREPOSEES A L'ETRANGLEMENT DES ENFANTS JUIFS expertes en l'art de tuer à partir d'une pression sur les carotides. Dans un sourire, c'est sans douleur, elles disent. Ce nouveau visage de la mort organisée, rationalisée, découvert en Allemagne déconcerte avant que d'indigner. On est étonné. Comment être encore allemand ? On cherche des équivalences ailleurs, dans d'autres temps. Il n'y a rien."

"La lutte a commencé très vite avec la mort. Il fallait y aller doux avec elle, avec délicatesse, tact, doigté. Elle le cernait de tous cotés. Mais tout de même il y avait encore un moyen de l'atteindre lui, ce n'était pas grand, cette ouverture par où communiquer avec lui mais la vie était quand même en lui, à peine une écharde, mais une écharde quand même.  La mort montait à l'assaut. 39,5 le premier jour. Puis 40. Puis 41. La mort s'essouflait. 41 : le coeur vibrait comme une corde de violon. 41, toujours, mais il vibre. Le coeur, pensions nous, le coeur va s'arrêter. Toujours 41. La mort, à coup de boutoir, frappe, mais le coeur est sourd. Ce n'est pas possible, le coeur va s'arrêter. Non."