Voici donc le texte rédigé a l'atelier sur le blanc d'un texte ...
18h30.
Le soleil d'hiver s'est couché sur la capitale.
Juliette Martinaux jeune employée de BHO, une société de services parisienne, quitte precipitement son bureau pour se rendre a son atelier d’ecriture hebdomadaire. Elle a redigé un texte sur une mort exemplaire qu’elle pourrait infliger a quelqu’un de sa connaissance et a utilisé la photocopieuse de l’entreprise pour pouvoir distribuer le texte au participant de la scéance.
18h50.
Armand Delaplace, directeur marketing chez BHO, fait des heures supplementaires, il est plongé dans les rapports financier du mois. Il a presque la cinquantaine mais il a encore les dents tres longues.
Comme presque tous les soirs il a prévenu son épouse qu’il rentrerait tard et comme presque tous les soirs elle n’en a que faire : la compagnie de la carte gold d’Armand suffisant amplement à la consoler ... grands restaurants, fêtes, diners mondains … Elle a toujours fort à faire pour éponger les excedents du compte de son mari.
Ce soir-là, pourtant, ne sera pas tout a fait comme les autres …
18h53.
Le destin frappe trois coups timides à la porte du bureau d’Armand. C’est Jean-Luc Mounier de la compta. Apres avoir fait remarquer que lui aussi fait des heures supplementaires il n’y tient plus et produit un document qu’il a trouvé sur la photocopieuse.
Le document est signé de la jeune Juliette Martinaux. Elle a été embauchée il y a 6 mois pour être l’assistante de Maria Rosso, le bras droit d’Armand. Et justement le document est au sujet de Maria. C’est connu, les deux femmes ne s’entendent pas du tout et la jeune Juliette est le soufffre douleur de Maria. Tout au long du texte, Juliette décrit comment elle entend se venger des humiliations de Maria, sa chef. Une mort lente et douloureuse, torturée, la langues coupée avec une paire de vieux ciseaux rouillés, les lèvres agraphées ou la tête fracassée contre un mur sont quelques exemples des milles petites delicatesses concoctées pour elle.
Armand est livide.
Jean-Luc a la mine rejouit, il doit avoir tapé juste, il brille enfin aupres de la hierarchie ! Mais ce que Jean-Luc de la compta ignore c’est que Maria et Armand sont amants depuis plus d’un an
maintenant.
Reprenant son calme légendaire, Armand sourit de la bonne plaisanterie et il renvoit Jean-Luc au boulot, puisqu’il a certainement mieux à faire que de faire circuler une litterature aussi douteuse. Déconfit, Jean-Luc quitte le bureau d’Armand qui lui promet de ne rien dire sur cette mauvaise farce et lui souhaite une bonne continuation dans son bilan mensuel.
19h22.
Armand ayant gardé le document par devers lui, et aussitot la porte refermée sur le petit assistant comptable, se saisit de son Iphone 4S blanc dernier modéle et appelle ‘Marco’.
Marco c’est Maria. En effet c’est l’astuce qu’il a trouvé au cas ou sa femme jetterait un oeil sur le répertoire de son téléphone.
Après plusieurs numérotations fébriles c’est toujours le même résultat : le téléphone sonne longuement avant de passer sur le répondeur. Il est clair que Maria n’est pas en mesure de répondre.
Que faire ? Appeler la police ?
Pas question, ils découvriraient son adultère et sa femme le lui ferait payer tres chère : divorce pour faute avec pension en conséquence ou bien elle le quitterait en le faisant chanter, une grosse indemnisation en echange de quoi elle ne ferait pas de scandale. Armand ne se fait , depuis longtemps, plus aucune illusion au sujet sa moitié.
19h39.
Armand se saisit des clés de son Audi A5 finition ambition luxe, de sa malette de cuir brun Lancaster et de son veston Armani anthracite. Puis il sort du fond de l’un de ses tiroirs, bien cachées, les clés du pavillon de Maria Rosso.
20h33.
Armand descend de sa berline grise. Le fond de l’air est frais à Courbevoie.
Le pavillon de Maria se situe dans le quartier chic de la ville. La nuit est tombée, les réverberes éclairent des avenues bordées d’arbres nues et des hauts murs qui cachent de coquettes habitations. Tout est calme, seule la lointaine rumeur des automobiles rythme le silence.
Par le portail, il distingue de la lumière aux fenêtres de la maison qui se dessine comme une masse sombre au fond d’un jardin encombré d’arbustes rachitiques.
Il ouvre la grille et court à pas lourds dans l’allée gravillonée jusqu’à l’entrée.
Sur le perron, deja essouflé et les pieds meurtris par ses Weston, il est glacé d’effroid par un cri perçant. Il n’a pas le temps de se reprendre qu’un autre résonne.
Nerveusement il tente d’ouvrir la porte avec ses clés mais il doit s’y reprendre à plusieurs fois.
Dans sa tête il se fait déjà un plan d’attaque pour sauver sa maitresse de la folie de Juliette qui doit déjà avoir mis a execution le début des supplices listés dans son texte. Armand compte sur l’effet de surprise …. et puis de toute manière Juliette est frele, il ne devrait pas avoir trop de mal a la maitriser.
20h36.
La porte cède. Armand monte les escaliers 4 à 4 vers la chambre de Maria.
Sur le seuil de la piéce il decouvre jetés sur le parquet des instruments de torture, menottes, fouets, godmichets, cordelettes qui menent comme une trace sordide jusqu’au lit … où, Maria, nue, les seins ballants, chevauche furieusement Henri Caillet, le directeur des ressources humaines de la société.
Armand est interdit. La scène est risible. Maria, sa maitresse, la belle quarantaine, une peau cuivrée sur un corps svelte et entretenue, sautillant sur la bedaine pachidermique et poilue d’Henri à la peau grise, un quinqua aux cheveux rare et aux petits yeux myopes. Lui aussi marié d’ailleurs.
Le couple stoppe aussitot ses ébats, dégrisé par la vision du directeur marketing, hilare a l’entrée de la chambre.
21h20.
La discution a été vive. On s’est étonné. On s’est engeulé. On s’est insulté. On s’est calmé. On s’est rabillé et on s’est assis. Maintenant on s’explique.
Maria , il faut le dire, n’a pas un caractere facile. Et si la jeune Juliette lui a dédié ce petit texte assassin ce n’est pas un hasard non plus. En effet on aurait pu penser que, prise en flagrant delit par son amant avec un autre homme, elle aurait pu se sentir fautive, mais pas du tout. Elle raille les deux hommes adultères et leur propose un marché : son silence contre une promotion au sein de l’entreprise ... Entre Armand, directeur du marketing, et Henri, directeur des ressources humaines, ça doit etre possible !
21h43.
Maria est dans la salle de bain. Armand et Henri se concertent, une idée germe.
Supprimer Maria Rosso en suivant le scenario de la jeune Juliette !
Ainsi il n’y aurait plus de probleme de maitresse peu fidele et trop bavarde. Aujourd’hui une promotion mais demain que demandera-t-elle ? La solution la plus simple est de se debarrasser d’elle. Et puis si la police venait a trouver le corps, Juliette serait la coupable ideale avec un bon mobile !
21h51.
Ce qui fut dit fut fait. Les deux hommes se saississent de Maria et lui font subir, dans l’ordre et sans rien omettre, tous les chatiments prescrits par Juliette dans son texte.
00h00.
Epuisés, ils ont découpé les restes de leur maitresse et les déposent dans la fosse d’un chantier tout proche, qui sera dans quelques mois une nouvelle tour du quartier d’affaire.
Lundi 26 novembre.
10h30.
Maria Rosso n’est pas repparue au bureau de BHO et ne répond à aucune sollicitation. Il est évident qu’elle a déserté son poste.
Juliette Martinaux est convoquée dans le bureau d’Armand Delaplace et aprés un court entretien obtient la place de l’employée disparue.
Juliette ne su jamais que cet atelier d’écriture et ce texte oublié sur la photocopieuse lui auront évités dépression et prudhomme. Et pour finir, qu’il soit noté le regard appuyé d’Armand sur le jeune et delicieux fessier ondoyant de Juliette quitant le bureau en tailleur sombre ...