dimanche 23 décembre 2012

Oscar et la dame rose, E.E. SCHMITT



Encore un petit livre issu du programme scolaire du fiston !
Comme j'ai eu de la chance de le lire ! Un livre sensible et intelligent ou un petit garçon de 10 ans va mourir dans un hopital. Il est en rébelion contre ses parents et les docteurs. Il va rencontrer une accompagnatrice medicale originale qui va avoir grace a ses yeux. Grace a elle il va VIVRE les dix derniers jours de sa vie et eprouver en accelerer un echantillon des sentiments des adultes depuis leur enfance jusqu'a leur vieillesse. Et tous les jours, sur les conseils de cette dame rose ( la couleur de sa blouse d'hopital ) il écrit à Dieu.

Tres beau ... j'avoue j'avais la larme a l'oeil ... Il est fort ce Schmitt ...

Ci apres la premiere page : 

mardi 18 décembre 2012

Claude Gueux, Victor HUGO






A la faveur d'un devoir du fiston, j'ai pu lire cette plaidoirie de Victor Hugo d'une remaquable actualité.

Hugo detaille l'histoire de cette homme contraint a voler pour nourrir sa famille et qui en prison est persecuté par le directeur des ateliers. Acculé et depouillé de tout, Gueux le tue et tente de se suicider.
Ayant survécu, il est jugé et condamné à mort. Jusqu'au bout Claude Gueux est soutenu par tout ceux qui l'on cotoyé, ne cede a aucune des propositions d'évasion et assume pleinement son geste.

Là où le juge voit l'emprunte d'un esprit mauvais qui bascule dans le crime: de chomeur il devient voleur puis assassin, Hugo voit la descente aux enfers d'un homme d'honneur qui s'il eut été éduqué n'aurait pas été contraint à de telles extremités.

Un excellent livre humaniste qui illustre bien le "ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons" à l'heure où aujourd'hui on batis toujours plus de prison et où l'etat demissionne de sa misssion d'eduction avec des budjets chaque année dévalués.

La patte d'Hugo au service de son credo que je partage ...





vendredi 14 décembre 2012

Panorama de l'enfer, HIDESHI Hino



Un artiste peintre un peu etrange, il peint avec son sang, nous presente son atelier macabre , sa famille décalée , son histoire maudite et son grand projet ! Le tout est evidement un panorama de l'enfer . Depuis le lieu de son habitation a coté d'une guillotine, d'un crematoire et d'un cimetierre en passant par la description de sa famille c'est vraiment tres sombre.

Les dessins sont soignés a la difference de pas mal de production de manga actuel dessinés a la chaine. Et l'ambiance est là. J'ai pas tres bien compris le dechainement de la fin mais j'ai apprecié la chute originale  !

Un manga bien sympatique ... un peu gore :)











Serpent rouge, HIDESHI Hino



C'est l'histoire d'un enfant, a priori normal, qui vie un cauchemard permanent avec une famille pour le moins pitoresque ...
Une grand mere qui se prend pour une poule, un grand pere plein de pustule purulente, un pere qui s'occupe d'un poulailler d'une facon extreme, une mere etrange et une soeur obsedée par le sang ...
C'est dessiné a l'ancienne bien que la parution ne soit pas si vieille. Visuellement c'est tresw plaisant même dans certaines planche un peu gore.
Quant à l'histoire se termine un peu en queue de poisson mais comme souvent c'est le voyage vers la chute qui est interressant.

Un petit manga sympa pour passer le temps !







Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, E.E. SCHMITT



Encore une fois au fil des fiches de lecture du fiston je decouvre des perles qui aurait du deja faire parti de mes experiences ...
Enfin il n'est jamais trop tard dit-on !

Un livre au langage simple, c'est un enfant qui parle, et truculent. C'est rempli d'une sagesse universelle et de reflexions pertinentes.
Une tres belle histoire, touchante.
Un livre excellent qui se lit tres vite et que je n'ai pas laché.  


Nouvelles Orientales, Marguerite YOURCENAR





Chose promise chose faite, Le retour de Marguerite Yourcenar dans ma reading list apres les memoires d'Hadrien que j'avais vivement apprecié !

Il s'agit de contes japonais, chinois, indiens ou des Balkans et j'ai retrouvé avec bonheur l'écriture de l'auteur mais pas la profondeur des memoires d'Hadrien tant au niveau des details historiques que de la pensée du vieil empreur.
Au demeurant les contes sont rafraichissant, j'ai d'ailleurs particulierement apprecié celui tiré du Genji monogatari et le sourire de Marko.

Ici pas d'extrait mais la 4eme de couverture :)


La mort d'Ivan Ilich et 2 autres nouvelles, TOLSTOY



Pas de superlatif a la hauteur ... J'ai dévoré les 3 nouvelles !
Il ne faut pas avoir peur de Tolstoi, le fait que ce soit un classique impresionne forcement mais il se lit tres bien, c'est un delice !

La premiere nouvelle fait l'effet d'une fable ou se mele les classes sociales dont le point commun sera la mort, la meme pour tous.
La seconde c'est la mort d'Ivan Ilitch: quel recit ! Les differents regards sur ce décès, la description sociale, la descente aux enfers d'Ivan sont fabuleuses.
La derniere se passe dans les steppes glacées et presente un riche marchand et sa suite. Un regal et une description des elements, de l'hivers et du froid tres vivante. On a froid pour les personnages et l'ambiance est inquietante a souhait.

Pas de doute l'auteur est un maitre.
Il faut que je rajoute un autre Tolstoi a ma reading list !


vendredi 7 décembre 2012

Atelier du 29 novembre 2012


Il s'agissait d'ecrire un tropisme a la façon de Claude Sarraute ... pour moi c'est raté, pas de tropisme en vue, mais voici quand même le texte du jour ...







Henri a 53 ans, son visage terne est surmonté d’un casque de laque et de cheveux poivre et sel, avec sur le nez de petites lunettes à monture d’argent.
Henri est grand et il porte invariablement des costumes gris. Un gris poussiere, un gris usé par les habitudes; un gris taupe, un gris morose comme les tunnels du métros parisien; un gris gris, amulette contre les imprévus et les passions, enterrés dans les tunnels de son passé; un gris métal, froid comme les drap de son lit étroit. Etroit comme sa vie sur au fil de la mécanique bien huilé de cette routine citadine qu’il admire tellement : les trains ont une heure de passage définie, les feux sont régulièrement vert puis rouge , les boutiques ont des heures d’ouverture précises, les reverberes s’allument quand le soleil se couche, tout est calculé et s’agence de façon prévisible en une chaîne qui le maintient en sécurité, en haute sécurité !
D’ailleurs il répète à l’envie, et à qui veut l’entendre, que l’exactitude est la politesse des rois et la vertu le fruit des habitudes. Un joyeux mélange d’Aristote et de Louis XVIII dont les vies furent loin d’être paisibles mais qui forment à eux deux une caution en béton !

Toujours est-il qu’Henri est employé par France Télécom au poste de directeur de l’innovation lucrative et départements attenants hors recherche et développement, le prestigieux service  IL&DA/HR&D. Depuis des lustres il hante les couloirs de la société de sa démarche raide dans ses pantalons amples, qui laissent imaginer de longues pattes maigres de héron grisâtre.
A 10 heure 00, très précise et cela tous les lundis travaillés, Henri pénêtre dans la salle de réunion Thomas Edison pour discuter des plannings et objectifs de la semaine avec les autres directeurs et chefs de projets des départements techniques. Le pas pesant, le port altier, il contourne, chargé de son antique classeur brun, la large table de bois clair vers le fauteuil de cuir sombre qui l’avait accueilli 15 ans plus tôt.







A l‘époque il était assistant du directeur de ce même service et c’était la seule place disponible autour de la table. Depuis les têtes avaient changés mais pas sa place qui même si elle avait pu être occupée par quelque novice du rituel, lui était revenu devant sa muette insistance.
Alors, sans même loucher vers le panier de croissants et le café disposé devant lui, il s’assied sur le confortable coussin de cuir maintenant affaissé en son centre. Il a fait son trou Henri, un sacré trou dans ce fauteuil, tout comme dans son petit lit avec le matelas qui s’affaisse en son centre. Le soir, dans le silence et le calme de son appartement, quand Henri se glisse entre les draps froids et qu’il tombe directement dans ce trou, cette tranchée, ce fossé comme le lit d’une rivière, celui de ses habitudes, de ses manies. Une douve difficile à franchir... mais pourquoi la franchir ? Pourquoi s’affranchir ? Il est protégé, lové, bien au fond, bien caché. Et même si parfois il étouffe un peu c’est douillet. Henri aime bien ce petit lit érodé où coule sa vie : c’est tranquille comme le sera cette énième réunion qui débute ce matin.
Le meeting se déroule comme dans un rêve éveillé. Les acteurs gesticules, récitent leur texte, ils sont même plutôt crédibles mais ce ne sont que des ombres sans pouvoir sur la vie d’Henri, un rêve dont il ne se souviendra pas demain. Il est présent, sans l’être, il acquiesce, donne le change, les ombres s’en satisfont. Henri est ailleurs. Il est encore chez lui, bloqué devant son calendrier. Il n’avait pas vu venir le 9 février, la date où sa mère fut assassinée par un cancer du colon après une lutte pied à pied avec la douleur, la détresse et la mort. A trois contre une, elle n’avait eu aucune chance.







Depuis il est seul. Jamais elle ne l’avait quitté auparavant, pas même dans son lit où ils campaient tous les deux autour de la faille au centre du sommier. Dès le départ de son père avec un jeune femme, elle avait été le pont qui passait le torrent du quotidien, le trait d’union vers le monde. Ils se racontaient des histoires, il se réchauffaient tendrement, elle passait sa main dans les broussailles de ses cheveux, y mettait de l’ordre tout en l’écoutant comme on écoute le vent qui joue dans les feuillages. Quand le pont s’est effondré, Henri est tombé de haut, il s’est fait mal et a roulé jusqu’au au lit de la rivière, une rivière alors asséchée, stérile. Il s’y cache encore, incapable de remonter la pente, d’atteindre la berge, c’est sûrement trop douloureux. De toutes façons sa mère lui disait bien : si tu es perdu un jour, ne bouge pas , je viendrai te chercher … alors il attend. Ici spectateur de la réunion du lundi matin, il attends. La vie s’écoule de nouveau, et lui  enchaîné à ses habitudes, elle ne risque pas de l’emporter. Au bureau il l’attends, dans le train il l’attends, à la maison il l’attends … un peu assoupi il attends tout le temps mais ce 9 février c’est le caillou qui l’empêche de dormir, qui le gêne, qui réveille la douleur.
Mais il suffit d’attendre encore un peu, ça passera aussi ...